Guerres grecques

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Bataille des Arginuses

La bataille des îles Arginus s'est déroulée en 406 avant J.-C. dans la ville de Canae, sur les îles Arginus (à l'est de Lesbos). Cette bataille s'inscrit dans le cadre de la guerre du Péloponnèse, qui opposait Athènes à Sparte.

La bataille d'Arginus a été précédée par la victoire de Sparte et le blocus de la flotte athénienne. Une flotte inexpérimentée fut envoyée d'Athènes pour libérer la flotte athénienne, mais elle put l'emporter grâce à des commandants compétents et à des tactiques entièrement nouvelles.

La flotte spartiate était dirigée par Kallikratidas, un homme qui n'aimait pas les Perses et qui n'a rassemblé la flotte qu'avec l'aide d'alliés spartiates. Son prédécesseur, Lysandros, en revanche, était un partisan des Perses et de leur prince Cyrus le Jeune.

Kallikratidas réunit une flotte d'environ 140 trirèmes, alors que le commandant athénien Conon ne put en réunir que 70. Kallikratidas se dirigea vers l'île de Lesbos pour s'en emparer afin de pouvoir se diriger vers l'Hellespont et couper une route vitale pour l'approvisionnement en céréales d'Athènes. Pour défendre Lesbos, Conon doit combattre les Spartiates, bien que sa flotte soit numériquement plus faible. Mais l'attaque spartiate est si puissante que Conon doit se retirer à Mytilène. Là, la flotte spartiate lui coupa l'herbe sous le pied, tant sur l'eau que sur terre. Par chance, le commandant athénien réussit à envoyer un navire à Athènes pour l'informer de la situation.

Une fois le message transmis à Athènes, celle-ci entreprend immédiatement la construction d'une nouvelle flotte. Le financement est assuré par la fonte de la statue d'or de la déesse Nike, et des esclaves et des métèques sont recrutés dans les équipages. Pour s'assurer de l'obéissance des esclaves, ils donnent la citoyenneté à ceux qui sont sur les navires. Au total, les Athéniens composaient 150 trirèmes commandées par huit stratèges (Aristocrate, Aristogène, Diomédon, Erasinidês, Lysias, Périclès le Jeune, Prótomachos et Thrasyllos).

Les Spartiates ayant appris les mouvements des Athéniens, Kallikratidas décide de les attaquer de nuit. Cependant, en raison d'une forte tempête, l'attaque est reportée au matin. Le matin, 140 navires spartiates sont partis (les 50 autres gardaient Conon à Mytilène) contre 150 navires athéniens. Les Spartiates sont plus expérimentés, ce qui est une première, mais les Athéniens utilisent une nouvelle tactique. Tout d'abord, ils divisent l'ensemble de la flotte en huit groupes, chaque groupe ayant son propre commandant. Ensuite, ils ont navigué sur deux lignes (alors qu'ils naviguent normalement sur une seule ligne), empêchant ainsi les Spartiates d'utiliser une manœuvre connue sous le nom de "diekplús".

Les Spartiates répondent à cette stratégie athénienne en divisant leurs forces en deux (bien que le timonier ait conseillé à Kallikratides de se retirer) et la bataille commence. Kallikratidas, qui dirigeait le flanc droit, fut finalement tué et la résistance de la droite s'effondra. L'aile gauche résiste, mais ne peut plus contenir l'ensemble de la flotte athénienne et bat en retraite. Au total, les Spartiates perdent 70 navires et les Athéniens 25.

Il fallait donc libérer Conon tout en sauvant les survivants des 25 navires coulés. Mais ces deux actions sont contrariées par une violente tempête. Lorsque la nouvelle de la victoire se répand à Athènes, tout le monde se réjouit. Mais on découvre bientôt que les soldats des 25 navires naufragés n'ont pas été sauvés. Le peuple est indigné et réclame un châtiment. Six des huit stratèges sont exécutés et les deux autres s'enfuient.

Après cette défaite, les Spartiates tentent de faire la paix avec Athènes, qui refuse. Par la suite, Lysandros prend le commandement de la flotte spartiate et le conflit entre Athènes et Sparte aboutit à la bataille d'Aigospotamoi. Les Spartiates (avec le soutien des Perses) l'emportent et remportent ainsi toute la guerre du Péloponnèse.